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Le pardon, concrètement

7/9/2015

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3 étapes pour clore le passé et s'ouvrir à de meilleures relations

Le pardon nous concerne tous, mais c'est une notion souvent mal comprise, avec des conséquences parfois sérieuses... 
J'aimerais partager avec vous l’expérience de cette femme, que je vais appeler Marie pour préserver son anonymat. Marie était régulièrement abandonnée par son compagnon qui plusieurs fois a quitté leur domicile commun sans la prévenir, pour des périodes allant de quelques semaines à quelques mois. Après ses aventures de plusieurs semaines, il revenait vers elle pour reprendre leur vie commune. Comme si de rien n’était. Marie souffrait terriblement de cette attitude, mais elle continuait à l’accueillir de nouveau à chaque fois qu’il revenait. Lorsqu’elle me raconta tout cela, elle me dit : « mais on doit pardonner, non ? », et encore « il a dit qu’il était désolé, qu’il m’aimait et qu’il ne recommencerait pas, donc je dois lui pardonner ».

En apprenant à mieux connaître Marie, je découvris qu’une éducation religieuse particulièrement rigoureuse l’avait marquée. Marie croyait bien faire, mais une incompréhension de ce qu’est le pardon, et de ce qu’il n’est pas, l’empêchait de faire évoluer une situation qui la faisait souffrir (ainsi que d’autres croyances erronées profondément ancrées en elle, en lien avec les notions de Volonté Divine, d’acceptation et de karma). Elle croyait avoir pardonné. Elle se sentait obligée d’accueillir le compagnon volage quand il revenait, mais elle n’était pas en paix, elle souffrait de la blessure d’abandon et son estime de soi était faible.

Conceptions erronées

On croit souvent que le pardon est quelque chose que l’on accorde à l’autre, et que si on le refuse à l’autre, cela fait de nous des personnes égoïstes et rancunières. Qu’il est généreux envers l’autre de lui pardonner ce qui nous a offensé. Que dès l’instant où l’autre nous a adressé des excuses, on lui doit en retour le pardon.

Et lorsque l’on a commis une faute envers quelqu’un, on croit qu’obtenir le pardon de cette personne nous lave de notre faute.

​Il n’en est rien.

Que l’on pardonne à quelqu’un ou pas, cela n’affecte que soi-même. Le pardon n’est pas quelque chose que l’on donne à l’autre, mais quelque chose qui se produit en son for intérieur lorsque l’on digère et clôture le sujet de la rancune. Alors nous sommes libéré de ce qu’il s’est passé, et de tout lien de rancune, et tout lien de victime à cette autre personne. Le pardon ne lave pas l’autre de ce qu’il nous a fait ; le pardon libère celui qui pardonne. Il nous libère de la souffrance liée à ce qu’il s’est passé. Il nous délivre de ce passé et de la condition de victime.

1ère étape : se libérer des charges émotionnelles

 La guérisoMais pour ce faire il ne suffit pas de décréter que l’on pardonne à l’autre. Les mots « je pardonne » ne sont que des mots, si l’on porte encore en soi les charges émotionnelles liées à cette personne. Tant que l’on se sent victime, on n’a pas pardonné. 

Le pardon est plutôt quelque chose qui survient au bout du processus de libération et de guérison des blessures de l’âme par lequel on se libère des charges émotionnelles que l’on porte en soi en lien avec ce qu’il s’est passé : rage, colère, frustration, sentiment d’injustice, victimisation etc. Une fois ces émotions libérées et les blessures guéries, on peut s’apercevoir que ce passé ne nous affecte plus. On s’aperçoit que l’on n’est plus hanté par des résidus de l’expérience malheureuse ni, surtout, par la personne concernée. Alors effectivement on a pardonné. La guérison précède le pardon. La guérison mène au pardon.

Qu’en est-il de l’autre, celui à qui l’on pardonne ? Cela ne l’affecte en rien. Et cela ne nous lie pas à lui. Il n’y a pas de nécessité de se comporter avec cette personne comme on le faisait avant l’incident que l’on vient de pardonner. Le pardon ne nous lie pas ; le ressentiment en revanche nous lie à l’autre. Le sentiment d’être victime. Le sentiment que l’autre a une dette envers soi. L’attachement émotionnel à ce  à ce que l’autre nous rende justice, nous apporte une compensation ou des excuses. L’attachement émotionnel à ce que cette personne "ait ce qu’elle mérite"... Ces émotions nous lient à cette personne, comme si on s’accrochait subtilement à elle. Et cet attachement, ou cette résistance, nous ancre dans le passé. Tant que l'on est émotionnellement investi dans le passé, notre énergie fuit vers le passé. Tant que nous portons des charges émotionnelles à l’égard d’un autre et sommes identifié au rôle de victime vis-à-vis de quelqu’un, nous entretenons un lien invisible avec cette personne, un lien malsain, qui nous hante.

Ce dont nous avons besoin, au contraire, est de mettre fin à cette fuite d’énergie vers l’autre et vers le passé. Contourner notre travail de libération émotionnelle en évitant purement et simplement ces émotions, en les glissant comme la poussière sous un tapis en décrétant que l’on a pardonné, serait une attitude illusoire qui nous empêcherait de réellement nous affranchir du passé. Une fois libéré de toute charge émotionnelle liée à un autre et au passé, en revanche, les blessures occasionnées par cette personne sont guéries et nous n’avons plus de lien de victime à cette personne. On n’est plus investi émotionnellement dans cette personne ou ce passé. On a ramené son énergie dans le présent. 

C’est un bel accomplissement, un état de non-résistance, et un soulagement. Beaucoup de personnes s’arrêtent là. Avec le risque que le passé se reproduise...

2ème étape : évoluer sa relation à l’autre

Une fois que nous ne portons plus ni charge émotionnelle ni lien malsain à l’égard de l’autre, une fois cet amas d’émotions du passé dissipé, nous pouvons voir les choses avec plus de clarté. De façon naturelle et organique, nous avons accès à davantage de discernement. Ceci nous permet de réévaluer et choisir les termes de notre relation à l’autre, et de choisir une attitude saine et mature vis-à-vis de cette personne. 

Lorsque le pardon survient, une évolution dans notre relation à l’autre survient aussi nécessairement. Il nous appartient d’user de notre discernement pour réévaluer et évoluer cette relation le plus sagement possible. 

Le pardon est inconditionnel. Mais indépendamment du pardon, nous devons user de discernement pour tenter d’évaluer de façon réaliste les possibilités de relation saine avec l’autre. Est-ce que l’autre regrette réellement ou pas ? Ce n’est pas parce que quelqu’un présente des excuses de façon formelle, ou promet de ne pas recommencer, que la personne ne recommencera pas. Il nous faut du discernement pour percevoir si ce ne sont que des paroles, simples velléités, ou si l’autre a réellement changé. S’il ne regrette pas ce qu’il a fait, alors il n’est pas raisonnable de s’attendre à ce qu’il se comporte différemment à l’avenir. Si on se glisse de nouveau dans la relation telle qu’elle était avant l’offense, l’autre risque de recommencer : on laisse un schéma s’installer. 

Si la personne en revanche, est affligée par ce qu’elle nous a fait, alors elle peut prendre la mesure des conséquences de son attitude et comprendre en quoi celle-ci n’était pas impeccable. Et si elle regrette sincèrement, alors on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’elle ait compris, évolué et ne recommence pas. 

Dans tous les cas, il est sain de s'interroger : de quoi aurais-je besoin pour pouvoir continuer à interagir avec cette personne sans que cela se reproduise ? De quoi aurais-je besoin pour ne plus risquer d’être victime de cette personne ?

Par exemple, il arrive dans le monde de l’entreprise que certains collègues ne tiennent pas leurs engagements oraux, et parfois on en subit les conséquences à leur place. Une fois libéré de toute charge émotionnelle : sentiment de trahison, injustice etc, on retrouve le discernement de voir s’il y a lieu d’écarter ces personnes, ou si on peut travailler avec elles, et dans ce cas comment. Avec ces personnes, peut-être qu’il est nécessaire de consolider ce qui a été dit par un e-mail récapitulant le tout et les invitant à donner leur confirmation écrite. Cette seconde étape dans ce cas serait de faire évoluer la relation vers davantage de formalité. 

La sagesse dans certains cas vous indiquera les moyens de continuer à interagir avec l’autre en sécurité, et dans d’autres vous invitera plutôt à rompre toute relation. Dans certains cas extrêmes, où l'impensable s'est produit, il n'y a pas de relation possible avec le ou les fauteur(s). C'est la relation à la vie, à l'univers, qui est alors en jeu et doit évoluer pour inclure l'expérience extrême, sous peine de perdre foi en tout et de perdre pied.

Ce n’est pas parce que l’on a pardonné à l’autre que l’on doit restaurer la relation telle qu’elle était avant l’offense. Il n’y a pas d’obligation dans le pardon. Après-tout, la dynamique relationnelle qui a permis ce qu’il s’est passé, si elle n’évolue pas (ou n’est pas interrompue), permettra à la même chose de se produire de nouveau. Et ce n’est pas parce que l’on cesse de donner à l’autre les moyens de recommencer, que l’on n’a pas pardonné. Simplement, la confiance sans discernement est aveugle.

Revenons-en à Marie et son compagnon. Si Marie lui pardonne, cela n’implique pas nécessairement qu’elle accepte de l’accueillir de nouveau dans sa vie. Pardonner, ce n’est pas permettre à l’autre de recommencer. Elle peut lui pardonner, tout en ayant le discernement de savoir qu’il risque fort de recommencer, et donc en refusant de se remettre en couple avec lui. 

Le pardon ne nous lie pas à l’autre, il nous détache du passé et du lien de victime. Passer l’éponge lave l’âme des charges émotionnelles qu’elle porte, mais n’efface pas la mémoire, nous permettant de tirer les leçons de notre expérience. Libre à nous, une fois dégagé de toute charge émotionnelle, de revoir notre attitude dans notre relation à l’autre, avec discernement. La relation avec l’autre pourra être approfondie, ou mieux délimitée : selon les leçons que chacun aura tirées de l’expérience. 

Tout au long d’une relation, on est amené à pardonner diverses choses, grandes et petites, en particulier si c’est une relation amoureuse, et cela contribue à l’évolution de la relation. N’est-il pas plus facile d’accepter l’autre avec ses différences quand on comprend ce à quoi on peut s’attendre de sa part ? Quand on sait comment se positionner pour ne pas être victime de ces différences ? 

Finalement, quand on a cessé de s’identifier au statut de victime, que l’on a recouvré son discernement et tiré les leçons du passé, on peut avoir le sentiment d’avoir dépassé l’expérience et d’en ressortir comme « diplômé ». On a libéré une strate d’armure émotionnelle, guéri ses blessures, réévalué sa relation à l’autre avec davantage de discernement.

Pour autant, on n’est toujours pas allé jusqu’au bout de ce processus de transmutation qu’est le pardon. Et la dernière portion du cheminement, qui est la plus transformatrice, est souvent la plus douloureuse aussi. Il s’agit de se pardonner.

3ème étape : jusqu’au bout du pardon

Libéré, en possession de ses moyens de discernement, et dégagé de toute urgence extérieure, on est maintenant en capacité d’examiner en profondeur ce qu’il s’est passé. En se livrant à cette exploration avec curiosité, honnêteté et humilité, on peut découvrir sa propre part de responsabilité. 

L’autre est seul responsable de ce qu’il nous a fait, c’est certain. Mais cela n’empêche que dans une relation donnée, nous avons souvent une part de responsabilité dans le fait que cela ait pu nous arriver.  Il ne s’agit pas d’entretenir le moindre sentiment de culpabilité ; un tel sentiment de toute façon serait libéré au cours de la première phase, la phase de libération émotionnelle. Non, il s’agit d’identifier et de reconnaître notre part de responsabilité dans le fait que ceci ait pu nous arriver, même si nous sommes à 1% responsable d’avoir permis ce qui est arrivé et que l’autre est responsable à 99%.  Car ce 1%-là est source de souffrance, parfois profonde et bien cachée. 

Parfois notre part de responsabilité nous apparaît comme une évidence ; parfois aussi elle est très subtile. Repensons un instant à Marie. Sa responsabilité ne reposait pas dans ses actes, mais dans sa façon d’être, son identité, le tout fondé sur des croyances erronées qu’elle avait assimilées comme des vérités. Ces croyances, auxquelles elle était identifiée, l’amenaient à laisser les autres la traiter de façon peu respectueuse, sans même s’en rendre compte. Comment pouvait-elle refuser ce dont elle n’avait pas conscience ? Son estime de soi périclitait, ce qui incitait les autres à davantage abuser d’elle, jusqu’à ces expériences d’abandon qui l’ont amenée à entamer une démarche. Sa responsabilité consistait en ce à quoi elle s’identifiait : son système interne de références, qu’il lui appartenait à elle et elle seule de changer. C’est ce qu’elle a fait : ayant reconnu et accepté sa responsabilité, elle a pu voir ces croyances pour ce qu’elles étaient, et faire autrement. Elle n’a rien perdu de sa douceur de caractère ni de toutes ses qualités, mais elle a cessé de fonder sa place dans le couple et dans ses rapports au autres, sur des croyances erronées. 

Parfois notre part de responsabilité est de n’avoir pas anticipé, ou de n’avoir pas vu ou pas tenu compte des signes avant-coureurs de ce qui risquait d’arriver, signes que l’on peut commencer à percevoir en recouvrant son discernement. Notre responsabilité est aussi ce que nous avons fait des évènements qui se sont présentés à nous, et qui nous sommes devenu suite à ces évènements. 

Ce n’est pas toujours chose facile que d’accepter sa responsabilité : nous avons à libérer non plus seulement les souffrances émotionnelles liées à ce que nous avons subi par notre faute, mais aussi les émotions liées au fait précisément d’avoir commis l’erreur à l'encontre de l'amour de soi. Je me souviens du témoignage profondément touchant d'une femme qui relatait combien il lui avait été douloureux de se pardonner d’être restée trop longtemps dans une relation conjugale violente, mettant ainsi en péril non seulement sa propre sécurité mais aussi celle de son petit garçon. Se pardonner peut être plus difficile que de pardonner à l’autre.

Mais cette dernière étape du pardon est précisément ce par quoi on transcende avec succès l’expérience vécue. Cela fait partie de notre processus de croissance post-traumatique. La libération des émotions ouvre le coeur, et rend capable de faire à l’avenir des choix qui ne vont plus à l’encontre de l’amour de soi. La compréhension de sa propre responsabilité nous restitue le pouvoir de faire autrement, de faire des choix plus éclairés. Nous devenons responsable de notre sécurité et de notre bien-être dans nos relations aux autres. Chacun est responsable de veiller à sa propre sécurité, non seulement physique et matérielle, mais aussi morale et émotionnelle. Plus on est responsable, et moins on est victime. Une fois que l’on a compris en quoi on a une responsabilité dans ce qui nous arrive ou dans qui nous devenons en réponse à ce qu'il nous arrive, on a le pouvoir de faire autrement. On ne crée plus les mêmes expériences.

Marie, au terme de sa démarche de dearmoring émotionnel et d’accompagnement, a trouvé le pouvoir, les ressources pour enfin se détacher de ce compagnon, sans être hantée par cet épisode de sa vie désormais révolu. Elle a commencé à identifier les attitudes par lesquelles elle avait permis à cette dynamique relationnelle de s’installer dans sa vie, et sait désormais faire autrement. Ce karma éclot.
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    Sophia Frelau

    Ma passion est d'aider les personnes aux vécus difficiles à surmonter, corps et âme, et être en possession de leurs moyens.

    Sophia coach en développement personnel et relationnel

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